le griot

Publié le par marie

L'etnocentrisme...C'est censé être le piège le plus dangereux lorsque l'on est à l'étranger...Mais que se passe-t-il quand on est à l'étranger et que l'on rencontre un étranger qui vit dans notre pays d'origine et qu'il a si bien intégré le discours dominant qu'on a l'impression d'être...décentré?

Vous me suivez ?

J'ai rencontré hier soir un marchand d'art, un américain, la soixantaine, qui travaille à Paris. Il fait de petits séjours réguliers à New-York mais affirme, le sourire aux lèvres "I belong to Paris". Et on le croit volontiers.
Entre le poisson et le dessert, déjà un peu émmeché, ce monsieur me demande, espiègle, quel est la dernière farce de Sarko et Carla. Je prends mon air inspiré (on me pose la question à peu près 5 fois par jour...) et la dame qui nous accompagne me sauve en commençant a critiquer le comportement de notre cher président, qu'elle considère indigne au vu des nombreux problèmes qu'il a à régler avant de s'occuper (selon elle) d'avoir une vie privée (très publique par ailleurs).

Le vieux bonhomme en est tout retourné. Et le voilà lancé à défendre Sarkozy. Des arguments déjà entendu, mais là, tous réunis dans un même souffle, ça donne une belle perspective. Il ne parle pas des lois, des décrets, d'une politique globale. Il ne parle pas de convictions politiques ou de principes idéologiques.

Il raconte, avec enthousiasme le dynamisme de ce petit bonhomme, le compare au Chirac qu'on ne voyait jamais, il parle de l'ouverture, à la fois aux femmes, et à la "diversité". Cite Dati en exemple, la caricature en pauvre jeune fille de banlieue, excellente mais sans avenir parce que maghrébine et sans moyens. Il parle de la liberté de parole que sont censé avoir les membres du gouvernement (Rama Yade qui avait dénoncé la visite de Khadafi)...
Il parle encore de biens d'autres choses, qui ne sont que des images.

Ces images qui ont fait la couverture des journaux et qui ne sont que des extraits de la merveilleuse fable que les conseillers du président ont concoctés. Pas un mot de sa ligne politique, de l'idéologie qu'elle véhicule. Qu'il adhère à ses réformes ou pas importe peu. Ce qu'il a démontré, c'est qu'on peut totalement en faire abstraction, tant que l'histoire est bien racontée...

Mais peut-on vraiment reproché à un passionné d'art africain d'écouter les contes d'un griot ?
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G
Alalalaaa... On croirait entendre parlé mes grands parents. Ils l'aiment bien parce qu'ils le voient tous le temps et en faisait parler de lui, ils ont l'impression qu'il s'occupe d'eux... c'est triste mais je crois que beaucoup de monde c'est comme cela.<br /> Ce qui a de bien à Berlin, c'est qu'on l'aime pas, mais pas du tout !! Au moins je suis dans un environnement amical :-)
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C
Mais ne manquait-il pas la morale à son histoire?<br /> Merci pour tes contes à toi Marie
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